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Bousculade dans la petite salle d’ergothérapie de l’hôpital Mara de Bielefeld-Bethel. Sont présents entre autres, le personnel infirmier, des thérapeutes, une interprète ainsi que la famille du petit Luca. Le garçonnet se blottit timidement dans les bras de son père. Ce petit Roumain n’est pas habitué à être le centre de tant d’attention. Tous veulent être là au moment de la remise d’un cadeau particulier à Luca. Il va avoir la surprise de recevoir pour lui tout seul un entraîneur à la marche ‒ un pacer.

Il y a peu de temps encore, Luca était obligé de ramper

Ce petit garçon souffre depuis sa naissance d‘une paralysie cérébrale bilatérale qui occasionne des troubles du maintien et de la mobilité. Il y a environ deux ans, une épilepsie a été diagnostiquée de surcroît. Chez lui, à Iași, une ville du nord-est de la Roumanie, les médecins ont recommandé le moins de mouvement possible. Trop bouger pourrait provoquer des crises, ont-ils déclaré. Dès lors, les parents étaient contraints de porter le garçon partout où ils allaient faute de moyens pour acquérir des aides techniques appropriées. Sur les courtes distances à l’intérieur de l’appartement, Luca se déplaçait en rampant sur le sol.

Par hasard, les parents entendirent parler d’une clinique spéciale en Allemagne ‒ il s’agissait du centre d’Épilepsie de l’hôpital Mara. Ils investirent leurs économies dans un voyage à Bielefeld-Bethel pour obtenir auprès des médecins un diagnostic exact et s’informer des possibilités de traitements pour leur enfant. « C’était notre dernière chance. Nous avions déjà été en Turquie et en Autriche. Mais là-bas, on n’avait pas pu nous aider », raconte George, le père. Pendant son séjour en Allemagne, son fils a été examiné en détail – IRM, ECG, ainsi que différents tests neurologiques. Résultat : pour la première fois les parents savent ce qui manque à leur petit Luca, quels médicaments il doit prendre et comment ils peuvent lui venir en aide.

Marcher fait couler des larmes de joie

Loin de leur pays, la Roumanie, ils ont reçu une aide supplémentaire. Informée du sort de cette famille, l’entreprise Schuchmann a décidé sur-le-champ de mettre l’entraîneur à la marche pacer à la disposition gratuite du petit Luca. Cette entreprise sise à Hasbergen près d‘Osnabrück est spécialisée dans le développement, la construction et la distribution d’aides techniques pour enfants et adolescents handicapés.

  • Préparation aux premiers essais à la marche de Luca. René Althaus, collaborateur de la maison Schuchmann, effectue les derniers réglages sur l’aide technique à la marche pacer..

  • Quelle joie de marcher ! Emballé, Luca part à la découverte de la salle.

  • Le petit garçon fait ses premiers pas avec précaution. Sa mère Adriana est encore légèrement sceptique.

  • Satisfaits mais épuisés. Toute la famille se réjouit de cette réussite et de ce cadeau.

Muni de l’entraîneur à la marche, le responsable des ventes sur le terrain chez Schuchmann, René Althaus, rendit visite à la famille à la clinique. Une fois l’aide technique ajustée, le garçon effectua ses premiers essais de marche dans la salle de thérapie. Étouffant de joie, la mère ne retenait ses larmes qu’à grand peine. « Je suis étonnée des progrès que Luca fait ici », dit cette bioingénieure qualifiée. Et le petit garçon exulte lui aussi, bien qu’il soit obligé de faire une pause au bout de quelques minutes, épuisé par tous ces mouvements inhabituels. À la maison, tout cela aurait été absolument impossible. « Maintenant, nous sommes enfin mobiles et nous pouvons même entreprendre des excursions », jubile George, le père.

Création d’un centre pour enfants handicapés

De retour dans leur pays, sa femme et lui veulent créer à moyen terme un établissement privé pour enfants handicapés. Car le prochain centre médical se trouve à Bucarest, éloignée de 500 kilomètres. C’est trop loin pour les visites médicales ou les urgences. En même temps, d’autres familles touchées pourront se rencontrer au centre et échanger leurs expériences, c’est ainsi que George décrit son projet. Pour pouvoir dès maintenant mieux aider son fils, il a commencé une nouvelle formation. Ce policier de métier veut devenir physiothérapeute.